Transcription
[ Musique ]
Carole Bouffard: Tu vas parler, justement, au niveau des détails, de ta station, que
ce soit la légende, que ce soit, que vous faites la légende de la création
autochtone, que ce soit le banique...
Narratrice: Carole Bouffard est enseignante d'une classe de douzième année à
Wawa, en Ontario.
Carole Bouffard: Je veux pas que vous oubliiez votre roue de médecine. Donc,
quand vous faites vos recherches, puis vous précisez des choses, sur quel territoire
sommes-nous?
Classe: Ojibwé.
Carole Bouffard: Ojibwé. Ou un autre mot?
Classe: Anishinaabe
Carole Bouffard: Anishinaabe.
Narratrice: En classe, les élèves préparent différentes stations pour le Pow-Wow
communautaire de la région.
Carole Bouffard: J'ai dit des groupes qui vont travailler sur la légende de la création,
d'autres groupes qui offrent un atelier sur le banique, un autre groupe va faire la
danse métissée, et puis il va y avoir un centre de coloriage avec une représentation
des Sept enseignements grands-pères, et puis ainsi de suite.
Matraca: Moi, je fais partie du Pow-Wow, donc je suis comme, je marche autour du
cercle, puis je dansais, puis j'ai plein des amis.
Simon: On a eu une madame ojibwée qui est venue l'année passée, puis on a
chanté des chansons ensemble, puis juste ça, c'était vraiment, vraiment l'fun.
Narratrice: Cette expérience authentique permet aux élèves de s'intégrer à la
communauté autochtone et de susciter des conversations riches avec leur famille et
amis, pour débuter et continuer le dialogue et le partage.
Carole Bouffard: Je trouve que c'est quand même, lorsque l'élève a un projet, dans
lequel il peut contribuer à sa communauté, peu importe son origine ou son identité
culturelle, c'est sûr que l'élève est beaucoup plus engagé. Il devient plus performant.
Laurie Crawford: Alors, c'est important pour nos élèves, d'apprécier le vécu de
chaque habitant de la région, alors d'intégrer les perspectives autochtones tant que
les perspectives francophones. Les élèves ont beaucoup apprécié l'ouverture sur le
monde, l'ouverture interculturelle. Pour certains, c'était nouveau, pour d'autres,
c'était peut-être moins nouveau. Mais qu'est-ce qu'on a vu aussi, c'est le besoin
d'avoir des vécus authentiques à l'école, en salle de classe, à l'extérieur de la
classe, mais aussi de le transmettre, par après, à la maison, avec leurs parents,
avec leur famille. Alors, il y a des apprentissages qu'on a eus, qui ont eu lieu en salle
de classe, qui sont ensuite transférés avec les parents, dans la communauté proche,
dans la communauté scolaire.
Tammy McMeekin: Faire des changements dans les systèmes scolaires pis leur
offrir, les gens qui le vivent déjà, leur culture, vont pouvoir partager davantage, vont
pouvoir vivre à tous les jours leur culture. Ceux qui sont pas certains, puis ils veulent
apprendre, ils ont l'occasion d'apprendre, il y a encore la sensibilisation, un petit peu
à la fois. Si on peut embarquer un adulte ou quelques élèves à toutes les années, on
fait du cheminement du bon pied. Ils ont tout le temps quelque chose. Chaque élève,
il y a quelque chose de valable. Puis quand on fait la perspective autochtone, soit on
utilise l'extérieur pour remercier la Terre, les arbres, tout qu'est-ce qui a été donné
pour faire nos leçons de sciences géo. On peut faire l'intégration de matières, et en
salle de classe, l'élève va trouver quelque chose d'important. Peut-être que c'est pas
le papier, crayon, mais ils ont une voix. Ils sont capables de parler à l'oral, alors de
sorte que le partage va venir super bien parce qu'ils vont pouvoir jaser longuement.
C'est leur chance, à eux autres, de s'épanouir de différentes façons, puis à différents
niveaux.
Joanne Héroux-Farrow: Puis, le faire d'une façon que c'est amusant de l'apprendre,
pas seulement on regarde un livre ou on prend... Mais vraiment à travers différentes
activités ludiques où est-ce qu'on peut... que les enfants peuvent vraiment s'amuser
et trouver ça intéressant et ça les motive, les stimule. Puis moi, j'ai trouvé, cette
année, c'est ce qui est arrivé au sein de l'école parce que les activités qu'on a faites
avec eux étaient vraiment des activités très intéressantes, que les enfants en
voulaient, puis en voulaient encore plus. Puis, c'est eux qui demandaient de
poursuivre les activités. Donc, ça a été facile par la suite de continuer à en ajouter.
Puis, les enseignants, aussi, ont vu comment les enfants aimaient ça. Donc, eux
aussi, dans leur salle de classe, c'était encore plus facile d'intégrer différentes
perspectives en classe.
Sylvie Gravelle: Pour nous, le temps, le temps de la neige, on s'assoit, on arrête,
toutes nos activités arrêtent. On fait plus beaucoup grand-chose dans le temps
d'hiver. C'est le moment où on va s'asseoir près d'un feu, qu'on va se réchauffer,
puis qu'on va raconter nos histoires. Puis, nos histoires sont importantes d'être
transmises d'une génération à l'autre génération. Faisait que les grands-parents, nos
grands-parents, nos grands-mères, prenaient le temps de s'asseoir avec nous et
c'est eux qui racontaient les histoires. Il y avait pas beaucoup de choses d'écrites
dans notre culture. C'était tout fait verbalement.
Burcella: Ils racontaient les histoires en présentant. C'était pas juste de l'information
comme ça. Et c'était vraiment intéressant parce que, comme j'ai dit, oui, ils nous
racontaient des histoires et à chaque fois ils se coupaient et puis, ils nous
racontaient une petite anecdote de ce qui s'était passé et tout. Donc, c'était vraiment
intéressant. C'était pas ennuyant.
Patrick: On a fait des sorties à des "long house", des maisons longues, on a fait des
activités culturelles, on a fait des projets... On a fait beaucoup d'affaires comme ça:
aller visiter les maisons longues, parce qu'elles sont tellement grandes, sont
tellement bien faites! C'était vraiment une expérience que pas tout le monde a la
chance de vivre.
Classe: Et quand ma mère a rencontré mon père, quarante quelque chose années
passées, elle a perdu ses droits. Parce qu'elle a rencontré un monsieur qui était pas
Autochtone, puis elle était Autochtone, "so", sa carte de statut, elle a perdu ses
droits. Puis, tantôt, madame, elle parlait pour perdre les droits, ma mère a perdu ses
droits. Puis, mon oncle, qui est le frère à ma mère, lui est Autochtone, il a marié une
madame qui est pas Autochtone. Elle a eu des droits. Ça fait que ma mère a
rencontré quelqu'un qui est pas Autochtone, elle a perdu ses droits, puis mon oncle,
il a marié une madame qui est pas Autochtone et elle a gagné ses droits. Mais, en
1985, ça s'appelle "Regaining of your Indian status". Ma mère est revenue, elle a
tout, elle a eu ses droits encore, son "status card". Puis, nous autres, les enfants, on
a eu toute notre carte de statut aussi. Ça fait qu'on a eu nos droits aussi.
Narratrice: Les discussions relevant de ces expériences vécues se perpétuent
autant à la maison que dans la communauté et ont un grand impact auprès des
élèves et leur famille.
Jean-Pierre Pilon: Souvent, ce sont les élèves que, après l'activité, exemple: la hutte
de sudation, les massacres de médecine, etcetera, etcetera, à la table du souper, ils
vont en discuter avec leur mère, puis leur père. Puis, juste, en effet, il y a une des
élèves qui a vécu le rite de sudation. Le lendemain, elle est revenue me voir, puis
elle dit: "Monsieur", elle dit: "J'en ai discuté avec ma mère, puis elle m'a dévoilé que
lorsque j'étais petite fille, je parlais ojibwé. Puis, le sourire qu'elle avait, c'était
incroyable. Elle était émerveillée qu'elle savait une autre langue. On dirait qu'il y a
une certaine fierté qui a sorti de là. Ça, c'est un exemple. De là, point de vue de
l'initier davantage avec les parents au sein de l'école, peut-être qu'une journée
d'invitation des parents, une journée typique d'école où ce qu'on fait nos activités
avec leurs enfants. Donc, c'est, je veux dire, c'est de voir les choses qu'on fait ici à
l'école, puis également, passer du temps avec leur enfant, faire une activité
commune, développer ou resserrer les liens parent-enfant.
Sebastien: Ça fait deux-trois, peut-être même un mois passé, on avait un souper de
famille chez nous, puis d'une manière ou d'une autre, ça a juste arrivé dans la
conversation que mon grand-père, il a dit que son père à lui, il avait sa carte de
"status" d'Amérindien, puis c'est juste arrivé comme ça. J'écoutais pas vraiment,
mais j'ai entendu ça. Donc, c'était vraiment une surprise. Surtout que ma mère a dit
qu'elle le savait, mais elle l'a jamais vraiment apporté. Elle a vraiment pas dit ou...
Donc, c'était vraiment une surprise. Je suis vraiment... Je suis beaucoup plus
curieux maintenant que je le sais, même que je l'étais avant de le savoir. Mais
maintenant que je sais que je fais partie de la culture, c'est... Je suis encore plus
curieux.
Jacquie Durham: Dans notre famille, on est tellement intéressés à l'Histoire qu'on
participe les fins de semaine à 1812. Alors, on se déguise en époque de 1812, puis
tout ça. Alors, on fait déjà l'Histoire et là, quand on a commencé à entendre les
histoires inuites, métisses, Premières Nations, on revenait à la maison, puis on en
parlait. On savait rien. Mais on s'est impliqués, on a commencé à parler, on faisait de
la visite de la famille au nord, puis on a dit: "Mais, on a tu du sang métis?". Ils ont dit:
"Bien, certainement! Tu as du sang..." Alors, on a sauté là-dedans, puis la
communication était là, la langue était là, le vocabulaire était là. Alors, on avait
toutes ces choses-là à parler entre nous à la maison.
Catherine Lupien: Je veux dire, des traditions comme le bâton de la parole, j'avais
aucune idée. Alors c'est ma petite fille de troisième année qui m'a tout expliqué, puis
comment on le fait, puis qui... C'est la personne qui l'a, c'est la personne qui a le
droit de parole. Alors, des choses comme ça, des petites choses, en faisant... Je
veux dire, on a tous appris à propos de Samuel de Champlain, mais en regardant
avec la relation avec les Premières Nations, bien c'est une nouvelle façon de le voir.
Le questionnement était déjà là et certaines choses étaient déjà là, alors là, ça a
juste... C'est de le voir à travers les yeux de mes enfants, puis voir comment eux
autres, ils l'apprennent maintenant, que je trouve vraiment bien, que moi j'ai pas eu
la chance de l'apprendre comme ça. Puis, je pense, c'est pour... Je pense que si on
le sait pas, puis on fait pas l'éducation, bien on... Il y a rien qui va changer, alors je
pense que ça va aller avec la génération des plus jeunes.
Sylvie
Gravelle: Puis ça ramène à faire l'enquête avec ces enfants-là. Et la curiosité,
je vais vous dire, de retourner à la maison et de dire à Papa, puis à Maman, ce qu'ils
ont appris, ce qu'ils ont fait et d'engager la conversation à la maison avec les parents
et les grands-parents. C'est important pour ça, surtout ceux qui sont Premières
Nations, Inuits ou Métis, et qui n'en parlent pas beaucoup dedans la famille. Ça a
ouvert des portes, ça a ouvert des moments où ils pouvaient en discuter entre eux.
Puis, je pense qu'on revient toujours à la base: d'être fiers de qui on est.
James Stewart: Je vais parler plus spécifique d'un projet que j'ai fait avec mon élève
qui a gradué. Puis, l'année qu'il a gradué, on avait construit une table de... une
grosse table. Puis, lui, il avait... Le design était fait vraiment de façon autochtone. On
a vraiment pensé à la forme d'un arbre. Tu sais, pour les pattes, les matériaux qu'il a
choisis, la forme de la table, elle ressemblait vraiment, elle était vraiment comme...
Tu voyais qu'il avait quelque chose de l'environnement. Puis, pour finir, il avait
construit un vitrail en plein centre de la table avec les quatre, tu sais, la roue de la
médecine, alors les quatre couleurs. Puis, ça a fait de toute beauté. Puis, pour lui,
c'est pas un projet qu'il a gardé, c'est un projet qu'on faisait pour un organisme ici, à
Wawa. Et il était très fier d'avoir fait ce projet-là, mais c'était pas un projet qu'il a fait
seul. C'est un projet qu'il a fait en groupe. Et ses amis, qui n'étaient pas des
descendants autochtones, il y avait seulement lui. Il y en avait quatre dans le groupe
qui faisaient le projet. Tu voyais que les trois autres sont vraiment impliqués dans le
projet, je pense, c'est parce que l'élève autochtone était vraiment engagé. Puis, c'est
lui qui poussait le projet. Alors, ça a vraiment aidé aux quatre élèves de travailler
bien ensemble, puis pour rejoindre la fin du projet. Puis, c'était vraiment bien réussi.
Patricia Guérin: Ce que j'ai appris de ça, c'est que nous sommes encore dans les
tous, tous, tous, débuts du travail qui doit être fait. C'est sûr que c'est pas quelque
chose qui va être fait très rapidement. C'est un processus qui est long. Ça fait partie
de la réconciliation. Puis, c'est ça, c'est aussi quelque chose qui va être nécessaire
pour les prochaines générations à venir. Ces enfants-là, c'est eux après, maintenant,
qui vont pouvoir partager ça avec les prochaines générations.
Cassandra: J'ai appris que le Canada est en train d'en parler de plus en plus. Puis,
on ne le cache plus, puis on va s'en parler, puis on va essayer, comme, de
[inaudible], puis de dire qu'on s'excuse, là, aux Autochtones, aux Premières Nations,
Métis, Inuits.
[ Discussions indistinctes ]
Narratrice: Les élèves et les enseignantes et enseignants comprennent l'importance
d'explorer différentes perspectives de l'histoire des Premières Nations, des Métis et
des Inuits.
Patricia Guérin: On est beaucoup plus ouverts à ça. Peut-être pas encore autant qu'il
serait nécessaire. Mais maintenant que l'ouverture s'est créée, c'est très important,
d'après moi, de prendre cette opportunité-là pour commencer les discussions qui
sont nécessaires à la prochaine étape dans la réconciliation.
Nathalie Bertin: La réconciliation, c'est le rapprochement des peuples divers. Et puis,
c'est de s'entendre, de se connaître, de savoir comment réagir à nos besoins. Et
puis, de recommencer un engagement positif entre tous partenaires.
Danielle Larouche: Ça va leur permettre de prendre conscience de cette histoire-là
qu'ils ne connaissent pas. Et aussi, eux, comme citoyens d'aujourd'hui, qu'est-ce
qu'ils peuvent faire? Qu'est-ce qu'ils peuvent mettre en place pour aller vers l'étape
de réconciliation? Est-ce qu'il y a des pas qu'eux peuvent entreprendre?
Sylvie Gravelle: Pour pouvoir communiquer, ça prend les enfants pour pouvoir en
parler. Puis, eux retournent dans leur communauté et retournent à la maison et
parlent avec Papa, Maman, puis ils disent: "Tu sais ce que j'ai appris aujourd'hui?
On a parlé de qu'est-ce qui s'est passé voilà bien des générations passées." Puis, là,
ça rouvre l'ouverture avec le parent de dire: "Bien, tu sais, mon fils, je pourrais te dire
que oui, il y a beaucoup de ça que je connais. Il y en a d'autres que je connais pas.
Mais je peux te dire que moi, j'ai du sang autochtone en moi, mais pour moi, c'était
pas une fierté." Aujourd'hui, on veut ramener cette plume-là à être une fierté. Ça veut
dire qu'on veut ramener ton corps à toi, d'avoir une fierté de qui tu es, d'être
sang-mélangé, c'est toute une fierté d'avoir été Premières Nations.
Courtney: Ça m'a aidée à ouvrir les yeux à qu'est-ce qui est arrivé à la culture, et
qu'est-ce qui est arrivé et comment qu'on peut faire une différence en apprenant et
en parlant. Et avec la Michipicoten First Nation qui est proche, on peut maintenant
plus connaître qu'est-ce qu'eux autres ont fait et qu'est-ce qu'il fait maintenant.
Lindsay: Bien, c'est une partie de notre histoire. Et c'est bon d'apprendre pour que
ça répète pas et pour qu'on sache. C'est un sujet très sensible, mais je pense, c'est
bien d'en parler.
Naomie: Je trouve, c'est important d'apprendre, sur différentes cultures: comment
que les autres gens perçoivent le monde. Mais aussi, parce que, comme, avec
l'Histoire, nous autres, on les traitait pas nécessairement bien. Puis, c'est important
de voir comment, ce sont des personnes aussi, puis sont vraiment importants dans
le monde, autant que nous autres. On est tous égaux.
Patrick: C'est ça qui va changer le point de vue des autres, comment que les autres
pensent des Métis de même, pis les Autochtones.
Ryan: Je pense que c'est important parce que, comme, c'est une partie de l'histoire
canadienne, même s'il y a des parties qui, qu'on n'aime pas parler de, ou qui sont un
peu plus sombres. C'est important d'apprendre de cela pour que ça revient pas plus
tard. Et c'est quelque chose qu'on devrait pas négliger, qu'il y a encore des
problèmes dans la société. Et ça va prendre beaucoup de travail avant qu'ils sont
tous.
Cassandra: Bien, avec ma grand-mère, elle était Autochtone, ça m'a, elle était une
pensionnaire, ça m'a vraiment affectée. La première fois qu'on en a parlé, il fallait
que je sorte, puis je pleurais. J'apprécie beaucoup que Madame Chantal, puis
Monsieur Eric ont fait ça, comme, beaucoup. Puis, oui... Je me sens un peu plus
correcte, puis je me sens plus acceptée à cette école.
Catherine Lupien: Il faut le faire, puis il faut le dire, en parler, puis le faire. En partie
par la réconciliation, puis la réparation. Bien, la première chose, je pense, c'est
l'éducation. Alors, si on va tout de suite avec les enfants, on peut tout de suite
apprendre de ça, puis les éduquer. C'est très important parce que, bon, on vient
tous, alors je pense que ça nous touche tous d'un côté ou d'un autre. Alors, je pense
que ça a bien été. Même si des fois, leur niveau, on comprend pas tout, puis on en
comprend juste un peu, on essaie d'expliquer un petit peu le mieux qu'on peut. Ça
fait les parents aussi s'éduquer pour les choses que nous, on n'a pas eues à l'école,
parce qu'on n'en parlait pas beaucoup. Ça m'a un peu choquée de savoir que le
dernier pensionnat a fermé dans les années 90. Selon moi, ça faisait beaucoup plus
longtemps. Puis de savoir que c'était encore récent quand, je veux dire... J'étais
rendue à l'université, là, quand ça, c'était encore ouvert, là. Je veux dire... Alors,
c'était des choses que j'ai apprises cette année que je dois savoir. J'avais aucune
idée.
Avery: Moi, j'ai appris de ma famille. Et aussi, puisqu'on a fait comme une chose
[inaudible] comme ça, tu es dans ta roue de tes origines. J'avais fait ça et j'avais
appris beaucoup [inaudible] pour moi. Je pense que c'est vraiment important parce
qu'il y a beaucoup de personnes qui sont de racine d'Autochtones et ils savent
même pas, ou ils savent, mais il sait pas vraiment, à propos de la culture. Ils n'ont
pas une chance d'apprendre à propos. Et je crois que c'est même intéressant pour
les personnes qui ne sont pas de racine, puisque les Autochtones, c'était, comme,
les Premières Nations, les premières personnes ici. Et je crois que ça, c'est vraiment
important à savoir, comment qu'ils fonctionnaient.
Simon: Je trouve que c'est important parce que si tu rencontres quelqu'un
autochtone ou inuit ou métis, tu peux juste mieux le comprendre, juste les façons
qu'ils font les affaires. Puis, c'est juste, comme, aussi le respect. Donc, c'est juste
pour le comprendre, pourquoi ils font quelque chose.
Naomie: Je voulais juste ajouter aussi, ce que j'aimerais plus apprendre, c'est
comment aider, surtout les femmes de la Première Nation. Parce que surtout eux
autres sont traitées vraiment pas de la même façon que les hommes. Puis, ils
devraient l'être parce qu'ils sont vraiment des femmes fortes. Puis, aussi, je trouve
que les gens indigènes ou de Premières Nations sont très intelligents, il nous fait
vraiment réfléchir sur leur culture, leur spiritualité. Puis, c'est vraiment des
personnes, des bonnes personnes.
Narratrice: Les élèves et les enseignantes et enseignants remettent en question
l'apprentissage traditionnel et s'ouvrent à de nouvelles façons d'apprendre et de
s'engager dans leur communauté. Ça transforme la vision du monde des élèves et
du personnel scolaire.
James Stewart: Il y a toujours des liens à faire entre la matière que tu enseignes et
la culture autochtone de l'Amérique du Nord.
Carole Bouffard: Tous les élèves qui graduent de notre école on veut qu'ils aient une
certaine connaissance pour les peuples Premières Nations, Métis, Inuits. C'était une
de nos missions et puis, peu importe notre profil.
Ils sont fiers de nous dire ce qu'ils ont appris, ce qu'ils font à la maison. De plus en
plus, dans nos manuels, aussi, c'est beaucoup plus varié. C'est important, comme,
on dirait que les gens reprennent leur place. Il y a un moment donné où est-ce que
les gens avaient peur d'afficher leurs couleurs. Maintenant les gens n'ont plus peur.
Ils sont fiers. Ils veulent les afficher: nous devons être là pour les encourager.
Cassandra: Moi, en tant qu'Autochtone, je me sens vraiment fière à 100% de ça.
Puis, c'est aussi la raison que j'ai été à cette école-ci, à cause tout le monde qui était
Autochtone était fier et on représente ça avec une certaine fierté.
Laurie Crawford: Et ça, dans toutes les classes, les couloirs, même quand je parle
aux parents. Juste le changement d'approche face à un dialogue au sujet des
peuples autochtones canadiens: les élèves n'ont pas peur, les familles n'ont pas
peur. Ce que j'adore voir, ou j'adore entendre, c'est vraiment les élèves qui se
parlent, qui se parlent entre eux, qui parlent dans les salles de classe; les enseignants qui se parlent, les familles qui rentrent nous parler. C'est vraiment l'idée que ce n'était plus juste moi qui essayais de disséminer l'information ou quelqu'un qui nous parlait ou nous qui demandait des questions. C'était plus qu'un regard sur les communautés autochtones. C'était vraiment un changement de culture.
Narratrice: Ces changements font une différence véritable aux générations présentes et futures.
Laurie Crawford: Le plus qu'on peut comprendre et apprécier diverses perspectives sur la riche tapisserie culturelle, le plus que nous, comme Canadiens, peuvent comprendre notre histoire. Et le plus qu'on peut vraiment se baser sur un futur meilleur, un futur où on s'entend, où on se comprend, où il y a un dialogue ouvert, où il y a un respect mutuel.
[ Musique ]